Totoche

Vincennes,

1 - Il est né un jour de printemps,
Dans l’quartier de la Bastoche,
D’après les dires de sa maman,
Il est le cinquièm’ des mioches.
Comme son père ne fout rien du tout,
Parce qu’il boit comme un trou,
Sur la table, rue de la cloche,
Y’a pas toujours d’la brioche.

Refrain : On l’appelle TOTOCHE
Parc’ qu’il a la pétoche,
Et qu’à la rue d’la cloche,
Il n’y a que des broches.
Mais il s’en fout TOTOCHE,
S’il n’est pas comme Gavroche,
Il aime mieux rester pénard,
Et rêver des grands boul’vards.

2 - N’empêch’ que s’il fait min’ de rien,
TOTOCHE est loin d’être cloche,
Y sait bien que les gens rupins,
Tous les jours bouff’ des brioches.
Châteaux d’Espagne, il se construit,
Et gamberge jours et nuits,
Y sent que le jour approche,
Où l’pognon s’ra dans sa poche.

Refrain : On l’appelle TOTOCHE
Parc’ qu’il a la pétoche,
Et qu’à la rue d’la cloche,
Il n’y a que des broches.
Mais il s’en fout TOTOCHE,
S’il n’est pas comme Gavroche,
Il aime mieux rester pénard,
Et rêver des grands boul’vards.

3 - Chaque chose arrive en son temps,
Même l’amour pour TOTOCHE,
Le printemps le vit s’entichant,
D’une fille un peu fantoche.
Dans l’quartier, on l’app’lait Zézette,
Lui avait beaucoup d’pépettes,
Qu’un jour, ils fir’ les valoches,
Pour crécher à l’av’nue Hoche.

Refrain : On l’appelait TOTOCHE,
Du temps qu’il était mioche,
Parc’ qu’il était pétoche,
Pas débrouill’ comm’ Gavroche.
Dieu ! comme ça lui semble loin !
Quand parfois il se souvient,
Qu’il rêvait de brioches,
Et qu’on l’appelait TOTOCHE.

FIN