Qu'il est bien malheureux celui qui n'croit en rien !

Vincennes,

1 - Qu’il est bien malheureux, celui que n’croit en rien
Il est comme un bateau manquant de gouvernail,
Comme un train fou, sorti brusquement de son rail,
Comme un enfant perdu, plus seul qu’un pauvre chien.

Ecoutez-moi rien qu’un instant,
Vous ne perdrez pas votre temps.
Croyez en la vie, à l’amour,
En Dieu, qui dit : « je suis amour »
Croyez à la paix sur la terre,
A la sottise de la guerre,
Croyez au parfum de la rose,
Croyez au moins à quelque chose !
Croyez au mirage d’une dose,
Croyez au moins à quelque chose !

2 - Qu’il est bien malheureux, celui qui n’croit en rien !
Il tourne en rond, comme un poisson dans son bocal,
A peur de lui, des autres et souvent se cavale,
Pour aller se cacher loin de tout, loin des siens.

Ecoutez-moi rien qu’un instant,
Vous ne perdrez pas votre temps.
Croyez en vous, à la nature,
A l’amitié, à l’aventure.
Croyez aux partis politiques,
Et même pourquoi pas, au fric.
Ayez une raison de vivre,
Afin qu’on ne puisse jamais dire.

Qu’il est bien malheureux, celui qui n’croit en rien !
Tel un enfant perdu, plus seul qu’un pauvre chien.

FIN