Je ne veux pas d'un amour fade
Paris,

1 - Quand on est jeune et plein d’espoir,
A belles dents on bouffe la vie,
Mais à coups d’ poings sous la mâchoire,
On se retrouve au tapis.
On se relève on recommence,
Il faut toujours recommencer,
Et l’on retente une expérience,
Ça finira bien par aller.
En amour, c’est bien la mêm’ chose,
Avant d’ trouver la fleur des champs,
On s’fait piquer par une rose,
Et ça fait mal au palpitant.
On rêve de vagabondage,
De liberté, d’égalité,
C’est vrai qu’i faut être à la page,
Même si parfois il faut payer,
Avec le fric, on peut tout faire,
Seul’ ment voilà ! on n’en n’a pas,
On veut du beurre dans son rata,
On se contente de pommes de terre.
Quand on est jeune et plein d’espoir,
A belles dents on bouffe la vie,
Mais à coups d’ poings sous la mâchoire,
On se retrouve au tapis.
2 - Quand on est un p’ tit peu moins jeune,
La vie vous bouffe à belles dents,
Plus de coups d’ poings en pleine gueule,
On prend du poil en vieillissant.
On continue sur sa lancée,
Maint’ nant qu’on est bien installé,
En cherchant toujours à monter,
Mais sans vraiment trop se pousser.
L’amour est presque monotone,
A cause d’une certaine habitude,
Quand on est aux portes de l’automne,
On sent venir la lassitude.
Alors pour s’étourdir un peu,
On s’offre de jolis voyages,
On photographie tant qu’on peut,
Qu’on en oublie un peu son âge.
Moins besoin de compter sur l’fric,
Pour pouvoir joindre les deux bouts,
Ça peut paraître utopique !
Mais dans un sens, qu’est c’que ça fout !
Quand on est un p’ tit peu moins jeune,
La vie vous bouffe à belles dents,
Plus de coups d’poings en pleine gueule,
On prend du poil en vieillissant.
3 - Moi, j’essaye de rester pénard,
J’avance lentement, mais sûrement,
Si aujourd’hui j’ bouffe mon pain noir,
Viendra l’ temps où j’ mangerai du blanc.
Mon cœur bat toujours la chamade,
Je veux qu’il soit toujours ainsi,
Et même si un jour je vieillis,
Je ne veux pas d’un amour fade.
FIN