Le cri
Vincennes et Roujan,

Le monde n’est qu’un immense cri, tout dépend
Qui le pousse, à qu’elle heure, pourquoi ? et comment !
Le cri du goéland,
Quand la marée descend,
Et celui du marin,
Qui aperçoit la terre.
Le cri des jours sans pain,
Aux temps des grandes guerres,
Et puis celui des lions,
A la Libération.
Les mains en porte-voix,
D’un crieur de journaux,
Gueulant sur tous les toits,
Que rien n’va comme il faut.
Le cri de l’innocent,
Au banc des accusés,
Qui ne sait pas comment
Il se voit condamné.
Le cri du chient errant,
Hurlant son désespoir,
Que les ailes du vent,
Répercutent le soir.
Celui de la chouette,
Qui traverse la nuit,
Qui sombre, et qui se jette
Dans les brumes de l’oubli.
Le cri rauque des amants,
Fondus, et confondus,
Croquant à belles dents,
Un fruit dit : défendu.
Le cri vieux comme Adam,
D’une femme accouchant,
Corps à corps sans merci,
Dont l’enjeu est la vie.
Et puis ce cri unique,
Qui trouble le silence,
D’une chambre de clinique,
Un nouveau jour commence.
FIN
Je suis venue tout simplement, vous dire ce soir,
Après tant de bonjours, bisous et au revoirs
Terrible face à face, qu’on tourne en dérision
Pour éviter tous ces regards, et ces questions ?
Eh bien voilà ! ma décision est prise,
Ne dites rien, je dépose mes valises.
FIN