Les frontières

Vincennes,

1 - L’herbe est verte dans mon pays,
Dans celui d’à coté, aussi !
Le ciel a sa robe d’azur,
Le ruisseau fait son doux murmure.
Les vaches dans les pâturages,
Les arbres si près des nuages,
Sont le mêmes sur ma terre,
Que ceux après la frontière.
Le flic-floc de l’eau,
Et le chant des oiseaux,
Un sourire d’enfant,
Et le souffle du vent.
Sont des choses que l’on aime,
Pourquoi ? y’a-t-il quand même,
Ces préjugés, ces barrières,
Qui s’appellent frontières.

2 - Va, et découvre ton pays,
Jean-Jacques Rousseau, nous l’a dit.
Moi, les voyages j’aime bien ça !
Quand on peut en faire, ça va !
Mais mon cœur se chiffonne,
A chaque fois qu’il faut passer,
Cette barrière bouffonne,
Avec papiers d’identité.
La chaleur d’une main,
Un visage serein,
L’aube d’un nouveau jour,
Et les chansons d’amour.
Sont des choses que l’on aime,
Pourquoi ? y’a-t-il quand même,
Ces préjugés, ces barrières,
Qui s’appellent frontières.

3 - L’herbe est verte dans mon pays,
Dans celui d’à coté, aussi !
Si chacun voulait se comprendre,
On pourrait peut être s’entendre.
Primo, avoir le même langage,
Les mêmes sous, les mêmes usages,
Et puis fini, les petites guerres,
Pour des questions de bout de terre.
Les larmes de nos mères,
Et le sang de nos pères,
Ont bien assez coulé,
Ici, où à côté !
Messieurs les grands d’la terre,
Gardez l’oreille ouverte,
Ma chanson n’a pas certes,
D’opinion, de bannière.
Mais, c’n’est pas pure perte,
Que d’abattre les frontières.

FIN