Les verts pâturages

Vincennes,

J’ai souvenance d’avoir lu ces paroles
D’un homme ne s’exprimant qu’en paraboles.
Ecouté des petits, rejeté par les grands,
Et dérangeant surtout les gens dits : « bien pensants »

C’était au printemps nonante trois
Que j’entendis comme une voix
Qui me disait dans mon sommeil
Si lourd et si artificiel.
« va dans de verts pâturages,
va dans de verts pâturages »
Je jure même avoir dit ces mots
En émergeant de ce cahot.
Va dans de verts pâturages,
Cet ordre, comme un message
Dicté par le maître de vie,
A changé le cours de ma vie,
Car je naquis une deuxième fois
En ce printemps nonante trois.

Ces mots résonnent encore à mes oreilles,
Tournent et bourdonnent comme un essaim d’abeilles,
Emplissant mon cœur d’une reconnaissance
Jusqu’à l’infini, pour cette renaissance.

FIN