Orphée

Vincennes,

Avec ta truffe noire et tes yeux de velours
A qui on donnerait le bon Dieu sans détours,
Tes oreilles tombantes mais toujours à l’affût
Du moindre bruit, d’un glissement de pas connu,
Et voilà ta queue en panache qui remue
Tes babines frémissent en découvrant tes crocs,
Tu grognes, est-ce pour faire peur ? je ne sais trop !
Tu avertis ainsi d’une prochaine venue.
Avec ta robe noire et ton plastron tout blanc,
On dirait que tu es en habit de soirée.
Tu n’as pas de titres, pas de race vraiment,
Qu’est-ce que ça fait ! je t’aime comme tu es ORPHEE.

Tu as en affection le tapis du salon
Tu t’y prélasses et batifoles les pattes en l’air.
Sans complexes et tant pis pour le qu’en dira-t-on !
Et puis d’ailleurs qu’est-ce que ça pourrait bien te faire ?
Quand l’un de nous s’en va pour aller travailler,
L’oreille basse, tu le regardes s’en aller.
On ne peut pas toujours t’emmener, tu le sais bien !
Et ça nous fend le cœur de voir ton air chagrin.
Mais au retour oh ! là là là ! qu’elle fête !
Que tu ne sais plus où donner de la tête.
Tu n’as pas de titres et pas de pedigree,
Qu’est-ce que ça fait ! je t’aime comme tu es ORPHEE.

Tu ne sais pas parler, mais bien te faire comprendre,
Un coup de patte, ça veut dire je suis là ! j’ai faim,
Un coup de museau, je voudrais faire mon câlin.
Il faut alors te faire gratte-gratte sous le ventre.
Il arrive qu’on soit obligé de te gronder,
Tu fais alors ton numéro de cinéma,
La soumission du pauvre chien abandonné,
Tu sais très bien qu’une fois de plus ça prendra.
Avec ta truffe noire et tes yeux de velours,
Vraiment on te donnerait le bon Dieu sans détours.
Tu n’as pas de titres et pas de pedigree,
Qu’est-ce que ça fait ! je t’aime comme tu es ORPHEE.

FIN